23 mars 2015

Les Beaux-arts




J'ai vécu pendant trois ans près du Musée des Beaux-Arts de Rouen et je n'y étais jamais rentrée. Pas que je n'ai pas été curieuse mais je m'étais dit que ce n'était pas à ma portée. Dans ma logique récente de faire voyager mes sens, j'ai décidé de m'intéresser à l'art. Qu'y a-t-il de plus intéressant que le beau? Qui n'aime pas le beau?

En ce moment, au musée des beaux-arts de Rouen, en plus des collections permanentes se tient une exposition sur Sienne, cette ville italienne jadis rivale puis vassale de Florence qui a vu passer de nombreux artistes qui on'ont pas toujours eu la reconnaissance qui leur était due.

L'exposition Sienne est dominée par des représentations de saints et de scènes religieuses. Ce sont 70 œuvres exposées dans des salles assez sombres mises en valeurs par des lampes savamment posées. Les œuvres peintes sur des retables pour la plupart racontent des histoires. Avant la renaissance et la reconnaissance de l'art florentin, les peintres siennois avaient déjà une technique plus qu'avant-gardiste.


Le bon et le mauvais gouvernement
 N'ayant que très peu de connaissances en matière d'art, je me suis contentée d'admirer le détail et la précision des œuvres exposées avant de continuer vers les collections permanentes du musée.

Le musée des beaux-arts abrite peintures, sculptures, dessins et objets d'arts de nombreuses écoles (XVe siècle à nos jours). Je ne pense pas avoir visité toutes les salles mais mon émerveillement a été le même à chaque fois que j'entrais dans une des pièces de ce labyrinthe.





En allant au musée, je voulais à tout prix voir un tableau de Monet, celui qui a immortalisé la cathédrale de Rouen et était une figure du courant impressionniste. L'impressionnisme, cette technique de peinture particulière, un peu floue, a fait la renommée de plusieurs peintres normands qui ont une salle qui leur est réservée dans le musée.

La cathédrale de Rouen par Monet
 Plus que tout, j'ai été impressionnée par le génie humain. J'ai pensé au temps et à la technique qu'il a fallu à ces hommes et femmes pour commettre des œuvres aussi grandioses. J'étais émue face à ces tableaux trois fois plus grands que moi, émue de voir les traits d'un vieillard sur une peinture à l'huile, émue de voir les émotions si bien représentées. Je me suis parfois dit que j'aurais dû naître plus tôt avant de me rappeler que les seules œuvres représentant les noirs avaient des titres du type "tête de nègre". Je me suis demandée quelle était la place de l'art, du beau, dans les habitudes de chez moi.


Un ami à qui je parlais de mon questionnement sur la place de l'art autre que les masques tribaux ou les attributs de chefferie dans notre culture, m'a répondu que nos besoins primaires n'étaient pas satisfaits donc selon la pyramide de Maslow, il nous serait difficile de penser "beau". Sur le coup, j'ai acquiescé et pourtant à y penser, au XVe siècle, l'Europe était loin d'être le continent développé qu'on connaît. Les paysans souffraient et la famine faisait parfois rage, certains des tableaux en témoignent. Une certaine élite portée par la vocation a choisi de donner à l'art une place de choix pour raconter leur histoire.

Qui racontera de nous une histoire autre celle des venus hottentotes et des masques aux attributs mystiques? Ne sommes-nous que ça au final? Ce que j'admire le plus de l'Occident et en particulier de la France, c'est cette place que la culture a. On pourrait faire toutes les théories économiques du monde, un pays se définit aussi et surtout par la culture. La France, aujourd'hui, malgré son déficit, reste La France parce que les ambassadeurs de sa culture n'ont arrêté de la porter et d'imposer son image.

P.S. Si vous avez des idées d'expo sur Rouen ou Paris sur l'art contemporain africain, n'hésitez pas à me laisser un commentaire.

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