15 oct. 2015

La famille en photos sur les quais de Seine



Qu'est-ce que la famille pour vous? Un papa, une maman et des enfants? Encore qu'aujourd'hui, dans le pays où je vis, cette conception est disputée. Doit-on considérer nos animaux comme de la famille? Et tous ces amis dont on est si proches qu'on se raconte tout, ne sont-ce pas notre famille? A l'exposition Photo Quai 2015, on se balade au gré des photos dans les continents et les transformations de ce qu'on appelle "la famille".




Les super-héros de Pablo ECHIEVERRI cohabitent avec les passagers du métro de Corée du Sud filmés par Chulsu KIM. Ce métro où tant de gens passent de temps, les passants dans la rue qu'on ne reverra plus jamais comme la maman qui dort dans les transports qu'on croise tous les soirs.


Quelque part au Sénégal, Emilie REIGNER nous montre des photos de passeport un peu atypiques. Omar Victor DIOP (mon coup de coeur!) expose une série d'auto-portraits réinventant des scènes de l'histoire.

Les conceptions de la famille sont différentes selon les visions. La plupart des photographes d'Iran tentent de montrer leur pays autrement, un pays qui vit, un pays qui ne fait pas que subir les guerres qui n'en finissent pas. En Asie, pour certains, on se pose la question de l'homosexualité et de la place des homosexuels dans leur société. En Amérique du Sud, on observe les changements de la famille avec le développement et la montée de beaucoup dans des classes supérieures. Ici, comme en Inde, on pose un regard sur la relation entre les employés de maison et les patrons.


On pense souvent que la mondialisation et l'évolution profitent à tout le monde. On voit les dégâts que ça cause chez les pygmées, on a vu disparaître les indiens d'Amérique, les aborigènes d'Australie. La "civilisation" oui, mais à quel prix? Certains photographes de l'exposition se sont penchés sur ceux qui souffrent de l'évolution. Les "hââbré" en Côte d'Ivoire filmés par Joana CHOUMALI dont les scarifications étaient autrefois signes de beauté sont la raison de leur stigmatisation aujourd'hui. 


Les samouraïs de TAKASUGI posent dans le chaos causé par Fukushima. Supranav DASH nous expose le mauvais côté de la disparition des castes. Avant, chacun avait sa place, les métiers se transmettaient de père en fils. De nos jours, les petits métiers disparaissent, les enfants ne rêvent plus d'être comme leurs pères ou du moins n'y sont plus obligés. Ces images de chocs entre tradition et modernité sont celles qui m'ont le plus parlé. Est-ce que ce qu'on considère comme "évolution" l'est vraiment pour tout le monde? On voit des guerres qui n'en finissent plus dans des pays préalablement stables à qui on veut imposer la civilisation, la démocratie. Est-ce que ce qui est bien pour nous, l'est pour tout le monde?

J'ai été bluffée par ces gens qui grâce à leur appareil photo, arrivent à toucher un public, à raconter des histoires. Des histoires qu'on ne verra pas au JT de 20H, des histoires que les documentaires ne nous raconteront pas forcément de la même façon. Le plus beau, avec la photo, comme la peinture, c'est que chacun perçoit des émotions selon son vécu.


Face aux images de Zulu Kids de Namsa LEUBA posant dans le chaos en marge de la ville et de la civilisation et aux enfants posant dans une terre s'évanouissant de Daesung LEE, j'ai vu la solitude et la tristesse quand mon chéri a vu la paix, la sérénité. Comme quoi, le coeur voit bien différemment des yeux.

L'exposition est ouverte et gratuite sur les quais de scène en face du musée du quai Branly à Paris jusqu'au 22 Novembre. N'hésitez pas à y aller et me dire ce que vous en pensez. 

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