3 mars 2017

Il a déjà tes yeux


Le film se termine très justement par une chanson de feu Francis Bebbey "Agatha" d'après son livre "le fils d'Agatha Moudio" que je devrais (re)lire. Le chauvinisme quand j'ai entendu "Agatha! ne me mens pas! Ce n'est pas mon fils, tu le sais bien. Ce n'est pas mon fils même si c'est le tien" *esquisse des petits pas de danse* Ah oui, je m'oublie, je commence par la fin. C'est le moment le plus intéressant, voyez-vous...


Je regarde peu de films français. Je  les trouve lents et souvent inintéressants. La bande annonce de "il a déjà tes yeux" m'a pourtant arraché un sourire. On y est allés il y a deux semaines pour découvrir cette histoire de parents noirs adoptant un enfant blanc. Oui, vous avez bien lu. Comme le fils d'Agathe, le fils de Sally a.k.a. Salimata est blanc. Une expérience des services de l'enfance pour certains, un progrès pour d'autres...

Je ne vais pas vous raconter le film, ce serait trop facile. J'ai ri un peu, souri beaucoup. Le monde est enclin à sortir ses lunettes de "je ne vois pas les couleurs. Nous sommes tous pareils" dès lors qu'on parle de racisme. Universaliser les choses nous permet de nous en détacher de Les regarder de loin. Voyez vous, un enfant blanc de parent noir, ça passe pourtant peu inaperçu. La maman est repoussée par sa famille, prise pour la nounou par les passants, la pédiatre. On est pourtant plus habitués à voir des blancs adopter des enfants noirs mais au final, le mal est le même. Le regard de la société pourtant si aveugle au couleur est distant, parfois moqueur.

Je me demande comment on grandit lorsque ceux qui sont nos parents ne nous ressemblent pas. Je ne remets pas en question l'amour. Il en faut beaucoup pour envisager une adoption. Je me demande juste quel repère on a. Je ne m'étais jamais posée la question de ma couleur tant que je n'étais entourée que de gens pareilles. Tout a changé ici mais j'avais déjà le recul, l'envie, la curiosité de connaître l'autre et l'amour de moi-même. Comment on grandit quand on bâtit son identité entre deux?

Bref, le film ne parle absolument pas de ça. Ce sont juste dès questionnements qui émaillaient ma tête. J'ai parfois voulu m'élever contre certains stéréotypes mais au final, le film décrit bien le quotidien de beaucoup. Ils ont réussi à retranscrire un sujet qui aurait pu être difficile de la meilleure des façons.

Et puis, de toute façon, quand le refrain "Agatha! Ne me mens pas" se lance, j'oublie tout... je ne suis plus rationnelle. Quoi? Il faut déjà sortir du cinéma? "Un fils blanc comme la neige avec des parents tous noirs! Hein! Agatha, ce n'est pas possible!" *grand éclat de rire de Francis Bebbey* 

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Dites moi tout. Qu'avez-vous pensé de cette may-sitation?